L'aquariophilie pour des aquariums modernes
Sommaire :

Lamprichthys tanganicanus

Le killi perlé du Tanganyika Lamprichthys tanganicanus est originaire de la localité nommée Mbity Rocks, à l'extrémité sud du lac Tanganyika. L'holotype ayant servi à la description est conservé au British Museum. Même s'il est strictement endémique du lac, il est très commun dans la zone côtière.

Lamprichthys tanganicanus = Killi perle du TanganyikaLamprichthys tanganicanus = Killi perle du Tanganyika

Description

Les femelles Lamprichthys tanganicanus sont plus petites que les mâles. La statistique établie par Poll (1953) sur plus de 1 000 spécimens, capturés à la ligne ou au filet, indique une longueur maximale de 133 mm pour les mâles (moyenne : 90–100 mm) et de 107 mm pour les femelles (moyenne : 70–80 mm).

Max Poll (in litt. 1989) se rappelle encore le jour où il vit, pour la première fois, un Lamprichthys vivant dans l'aquarium qu'il avait placé sur le pont du bateau "Baron Dhanis", au cours de la Mission d'exploration hydrobiologique du Lac, afin de photographier ce "merveilleux Cyprinodonte", au sujet duquel il écrivit : "le plus joli poisson d'aquarium du Congo belge que nous connaissons... son importation nous semble un objectif très désirable" 1953a).
Les premiers spécimens vivants furent introduits en Europe et aux U.S.A., en 1959, par la firme Aquarium Hamburg, à la suite du voyage de son propriétaire, W. Griem, en Afrique orientale. Les mâles (les plus nombreux) mesuraient 9–10 cm, les femelles 7–8 et leur aspect évoquait celui d'un Melanotaenia, ressemblance qui explique les noms vernaculaires de Regenbogenfisch ou de Rainbowfish. Des blessures infectées de l'écaillure furent à l'origine de morts rapides. Dès l'arrivée, et encore très choqués, ils avaient été placés en compagnie de Melanotaenia qui se reproduisaient. C'est dans ces conditions que quelques oeufs furent reconnus parmi ceux des Melanotaenia, car ils étaient plus gros, et séparés. Les alevins ressemblaient de façon frappante à ceux des formes pélagiques d'Aplocheilichthys. W. Ladiges a supposé que l'activité sexuelle des Melanotaenia avait induit la ponte des Lamprichthys par stimulation hormonale. Il pense que les oeufs ont été simplement expulsés dans l'eau (Ladiges 1959, Mecke 1967, Nieuwenhuizen 1982).

La capture n'est pas difficile en elle-même, mais les échecs sont imputables à l'extrême sensibilité de cette espèce aux blessures tégumentaires et au stress. Lors de la première expédition de l'Association France Cichlid, en 1983, de nombreux Lamprichthys ont été capturés à la ligne appâtée au Ver, mais la plupart mouraient en quelques jours. Les captures au filet provoquent le plus souvent des lésions cutanées. Ces difficultés expliquent le coût relativement élevé des spécimens sauvages (60 Deutsch Mark, prix de gros).

Caractères de la sous-famille :

Les Procatopodinés (Procatopodinae Fowler, 1916) constituent, après les Rivulinés, avec 9 genres et 63 espèces (Wildekamp & al., in Cloffa 2), la sousfamille la plus importante des Cyprinodontidés. Peuplant l'Afrique intertropicale, avec quelques représentants au nord et au sud dess tropiques (vallée du Nil, Est de l'Afrique du Sud), ils se répartissent entre les genres Aplocheilichthys Bleeker, 1863 (44 espèces); Congopanchax poil, 1971 (2 espèces); Cynopanchax Ahl, 1928 (monotypique); Hylopanchax Poll et Lambert, 1965 (mônotypique); Hypsopanchax Myers, 1924 (6 espèces); Laciris Huber, 1981 (monotypique) Lamprichthys Regan, 1911 (monotypique); Plataplochilus Ahl, 1928 (4 espèces); Procatopus Boulenger, 1904 (3 espèces).

Le nom du genre type de la sous-famille fait référence à la position des pelviennes qui occupent une position exceptionnellement antérieure parmi les Cyprinodontidés (du grec pro = en avant, kata = au dessous et pous = pied où nageoire, "kata pous" désignant en ichtyologie les ventrales ou pelviennes).
La taille moyenne est de 30 à 50 mm, l'une des plus petites espèces (Congopanchax myersi Poll, 1952 ou Poisson Colibri) ne dépassant pas 25 mm LT et la plus grande étant celle qui nous occupe ici. Le corps est allongé, la bouche petite, avec des dents coniques disposées en bandes étroites; dorsale et anale à peu près opposées; la dorsale, nettement plus courte, a son origine en arrière de celle de l'anale; caudale arrondie ou tronquée avec parfois une pointe dorsale et ventrale; pelviennes en position antérieure, le dernier rayon en face ou en avant de la moitié du corps. dimorphisme sexuel (taille, coloration).

En général, le corps est transparent et irisé, de coloration verte à bleue; les couleurs voyantes des Rivulinés qui sont présents dans les mêmes biotopes font défaut, le rouge est pratiquement absent. Les yeux, relativement grands, dont les téguments présentent une large zone fortement iridescente sont à l'origine du surnom allemand d'yeux lumineux".
Les biotopes fréquentés sont très divers : grands lacs de l'Est africain, eaux saumâtres de la région côtière atlantique, petites mares, ruisseaux et rivières lents ou courants.

Caractères du genre et de l'espèce :

Décrite sur un unique individu de 80 mm LT, l'espèce a été rapportée au genre Haplochilus par Boulenger (1898) et fort bien figurée. Lamprichthys a été défini par Regan, en avril 1911, de la façon-suivante : "un poisson argenté qui diffère de Haplochilichthys par le corps fortement comprimé, la très longue nageoire anale, et les vertèbres plus nombreuses (41 au lieu de 28)". Espèce unique : Haplochilus tanganicanus Boulenger.

En août de la même année, Boulenger écrit : "Je saisis cette occasion pour signaler que les écailles du Cyprinodonte que j'ai décrit comme Haplochilus tangapicanus sont cténoïdes; ce caractère et d'autres justifient l'établissement d'un genre nouveau, pour lequel Mohanga, l'un des noms locaux du poisson, est proposé. Mohanga tanganicana diffère en plus de tous les autres Cyprinodontes africains par la possession de dents coniques de tailles inégales formant une bande qui est visible quand la bouche est fermée, comme dans le genre d'Athérinide Rhombatractus, et par une plus grande nageoire anale avec 28 à 30 rayons".
Nous empruntons à M. Poll (1952, 1953) l'essentiel de la description des deux sexes dont l'important dimorphisme est à l'origine de la description d'une seconde espèce (curtianalis David) qui représente, en réalité, le sexe femelle. Ce dimorphisme n'a toutefois rien de surprenant, puisqu'il est de règle chez de nombreux Cyprinodontidés où il se traduit par une forme différente de la nageoire anale, une longueur totale moyenne plus faible et une coloration beaucoup moins brillante.

Coloration en vie :

Mâle. Dos vert olivâtre plus ou moins foncé avec, de part et d'autre de la ligne médiane, une ligne brillante bleu-vert, faite d'une série de taches bleues chacune au centre d'une écaille. Régions latérale et ventrale argentées. Chaque écaille ornée d'une tache d'un bleu azur étincelant, l'ensemble des taches formant des rangées longitudinales plus ou moins rectilignes au nombre de 7 ou 8. Dorsale et anale présentant respectivement 5–6 et 4–5 rangées longitudinales de taches arrondies ou allongées, de couleur jaune ocre clair, et bordés d'un liséré de la même couleur. Caudale à marge postérieure et à pointes jaune ocre, sa région basilaire finement ponctuée de bleu. pectorales légèrement teintées; ventrales à bordure ocrée bien nette.

Femelle. Coloration générale beaucoup moins bleue (points bleus moins nombreux et limités à la région dorsale); peu de jaune sur les nageoires.

Les spécimens importés seraient plus vivement colorés que la plupart de ceux nés en captivité; ce point devrait retenir l'attention des éleveurs.

Paramètres

Allgayer (in Masson 1984 : 230) indique les valeurs moyennes suivantes pour l'eau du Tanganika : pH 7,5–9,2; dureté totale 13–20 °TH; dureté carbonatée 30–33 °TH; conductivité 600–620 S cm; température près de la côte 27 °C.

Richter (1987) a utilisé une eau moyennement dure [dureté totale de 21'DH (ca 12 TH), dureté carbonatée de 7 ° DH (ca 4 TH), pH voisin de 7], la température variant de 23 à 26 °C. Il a ainsi obtenu la ponte et l'élevage des alevins. Il considère d'ailleurs l'espèce comme d'acclimatation très facile en aquarium. D'autres élev,eurs préconisent une eau à laquelle on a ajouté un mélange de sels, pour s'approcher des eaux très minéralisées du lac, ou simplement 1 g/l de sel de cuisine (ou mieux marin) ajouté à une eau dure et un peu basique, avec de fréquents renouvellements partiels (Sommer & Krüger 1986, Sterba 1987). Une forte aération est recommandée.

Bolline (1990) ajoute à un litre d'une eau moyenne 160 mg de bicarbonate de sodium, 40 mg de carbonate de sodium et 10 mg de sulfate de magnésium.
Tarall a essayé le mélange suivant (préparé en pharmacie), dans la proportion de 0,30 g/1 environ : sulfate de magnésium 200 g; bicarbonate de magnésium 250 g; carbonate de sodium 350 g; chlorure de potassium 150 g; carbonate de lithium 20 g; silicate de sodium 30 g. Cette formule est aussi utilisée avec succès à l'Aquarium du Musée de zoologie (C. Willig).

La fragilité des téguments aux blessures et aux agressions parasitaires, constitue le principal obstacle à la bonne marche de l'élevage. Un changement d'eau brutal peut entraîner l'apparition d'un "duvet" blanchâtre (mycose) qui recouvre progressivement tout le corps et entraîne la mort sous quelques jours, les autres espèces (Cichlidés) ne présentant aucun symptôme. L'usage d'un goutte à goutte est spécialement indiqué. Lors de manipulations (capture à l'épuisette), certains individus entre 40 et 50 mm se tordent latéralement et demeurent fortement incurvés pendant plusieurs minutes; quelques-uns se remettent rapidement et ne présentent pas de séquelles, mais d'autres conservent cette déformation un bon moment, en nageant maladroitement, et meurent en peu de temps.

Comportement

Dans la nature, cette espèce affectionne les rivages rocheux faits de gros blocs enchevêtrés, mais aussi ceux qui comportent de gros galets. Ils sont très abondants, dans ces biotopes, tout autour du lac et, par temps calme, on peut les voir par 1–3 m, nageant en nombre autour des pierres immergées. On les a observés jusqu'à plus de 100 m du rivage dans une petite anse du Sud de la baie de Tembwe.

Les affleurements rocheux de Rubiza, à l'extrême nord-est du lac, situés à près d'un km au large de la rive, au milieu de fonds de sable, sous 2 à 4 m d'eau, sont constitués par une dalle gréseuse, plus ou moins fissurée et creusée de galeries innombrables. Sous un éclairage intense, ils sont balayés quasi constamment par des nuages de plancton dérivant. Les Lamprichthys sont l'un des éléments dominants du peuplement, avec quelques Cichlidés pétricoles (Julidochromis, Telmatochromis) ou sabulicoles (Xenotilapia) et des espèces de fond ou de fissures (Malapterurus, Mastacembelus).

Il est assez facile d'édifier un décor rocheux, soit avec des pierres véritables, soit avec des fac-similés en mousse de polyuréthane ou en polystyrène, recouverts de sable, de gravier, de schiste ou de basalte concassés etc., soit avec un mélange des deux. Des roches fissurées ou empilées, ou des ardoises, constitueront des sites de ponte.

Une surface d'eau libre aussi grande que possible permettra les évolutions rapides de cette espèce semipélagique qui ne s'approche du fond que pour la ponte, se tenant en pleine eau ou près de la surface le reste du temps. Un fort courant, provoqué par des pompes de surface, semble très bénéfique, l'activité, la croissance et la pigmentation des poissons étant apparemment stimulées.

Alimentation

planctonophage, ils se nourrissent en pleine eau ou en surface, se jetant goulûment sur les particules comestibles qui tombent dans l'eau, ainsi que sur les débris et micro-organismes mis en suspension par les plongeurs (Louisy). Les contenus stomacaux examinés renferment de petits crustacés, de nombreux restes d'insectes et parfois des écailles de Poissons. En captivité, les artémias, mysis et daphnies vivants ou congelés sont les proies planctoniques les plus faciles à obtenir; les cyclops et les larves noires de moustiques sont mentionnés par Richter (1987); on peut y ajouter les larves blanches de Moustiques, les larves de chironomes et celles d'Ephémères, les drosophiles et la nourriture sèche (Krüger 1986), cette dernière, sous forme de paillettes étant fort bien acceptée.

Reproduction

Dans la nature, il n'y a pas d'époque de reproduction bien déterminée et Poll (1953) a pu observer la ponte d'octobre à mai, sans interruption; la maturation des ovules est progressive et ils sont émis au fur et à mesure, par petits paquets. Les ovaires renferment des ovules à différents stades, les plus mûrs, atteignant 3 mm de diamètre, sont translucides, jaune clair et une légère pression des doigts suffit à les expulser. Au Tanganika, Poll avait constaté que la femelle pondait à la moindre manipulation (1989).

La ponte a été parfois observée et photographiée dans la nature, mais surtout en aquarium (Richter). Les grands mâles occupent un territoire bien défini, au centre duquel se trouve un site de ponte favorable, riche en fentes et anfractuosités. Le mâle courtise une femelle de passage, puis la dirige vers le site de ponte en exécutant une "nage de conduite". En aquarium, les parades ont été observées principalement le matin peu après la mise en service de l'éclairage. Le mâle tournoie autour de la femelle et vibre, les nageoires alternativement dressées et repliées (1); elles ne sont maintenues dressées que lorsque le mâle se place en avant de la femelle. Celle-ci le suit alors vers le site choisi qui est un amas de pierres. La femelle, suivie par le mâle, inspecte les lieux à la recherche d'une étroite fissure entre deux pierres superposées. Elle se serre alors contre le substrat et introduit sa région génitale dans la fente, le corps incliné latéralement dans le plan de la fissure. Le mâle se tient alors contre le flanc de la femelle et, après quelques secondes, les Poissons se courbent en S. Les gamètes sont émis à ce moment, après quoi les partenaires s'éloignent. Un oeuf transparent, d'environ 3 mm de diamètre, a été ainsi projeté dans la fente. Cette séquence se renouvelle un petit nombre de fois jusqu'à ce que la femelle se retire à l'abri des avances du mâle. Dans la nature, la femelle quitte le territoire du mâle après la ponte.
Plusieurs auteurs (Brichard, Eysel, Louisy, Seegers,) ont observé la prédation du frai par des Lamprologus ou des Telmatochromis, ce que Richter (1987) n'a pu constater; ce dernier ajoute qu'il doit être difficile pour les prédateurs d'atteindre les oeufs qui se trouvent souvent à plus de 3 cm de profondeur dans d'étroites fissures. L'espèce est en effet un pondeur sur substrat fissuré (Spaltenlaichener); dans la nature, elle utilise des fissures rocheuses verticales pour y abriter ses gros oeufs. Selon Louisy, la prédation potentielle semble non négligeable au moment même de la ponte, les oeufs étant bien protégés ensuite, sauf peut-être vis-à-vis de prédateurs à museau long et fin, tels que les Mastracembelus qui fréquentent les sites de ponte.

La reproduction en aquarium, a été pratiquée couramment par l'un de nous (M. Tarall) selon la méthode suivante, adoptée après en avoir utilisé différentes autres, plus ou moins efficaces. "J'utilise un bac de 70 × 70 × 50 cm, muni d'une séparation amovible percée de 2 trous de 32 mm, recouverts d'un fin grillage en plastique (moustiquaire de jardin), pour la circulation de l'eau. Le tout est filtré sur mousse par un exhausteur ayant une sortie dans chaque bac, ce qui provoque un bon mouvement de l'eau utile, à mon avis, pour une bonne santé des Poissons. Le fond du bac est garni de sable de Loire très fin et bien calibré sur lequel sont entrecroisés presque verticalement des morceaux d'ardoise et de schiste sur lesquels les oeufs de forme lenticulaire, à enveloppe relativement souple et fragile, seront fixés. J'emploie de l'eau de conduite déminéralisée à laquelle j'ajoute un mélange des sels contenus dans l'eau du lac Tanganika (Brichard 1982). J'obtiens ainsi une eau qui titre 16 °TH de dureté totale, pour un pH variant entre 8,5 et 9. Je maintiens la température de l'eau à 26 °C.
Chaque compartiment est peuplé d'un mâle et de 4 ou 5 femelles. Chaque femelle pond, à mon avis, quelques oeufs chaque jour, ce qui explique l'espacement des éclosions. Le cycle ponte-éclosion dure, selon mes observations, environ 3 semaines. Au bout de ce temps, je vois apparaître les premiers alevins mesurant quelque 4 à 5 millimètres.
(1) Dans la traduction française de l'article de Richter (Aquarama, 21) le mot "fins" du texte anglais est traduit par "barbillons" ou lieu de "nageoires": "les barbillons s'écartaient et se plaquaient". Lamprichthys est évidemment dépourvu de barbillons.
A ce moment, je dégarnis le fond des bacs des morceaux d'ardoise et de schiste et je transfère les poissons adultes dans un autre bac (même qualité d'eau), afin qu'ils ne soient pas effarouchés par les manipulations nécessaires pour recueillir les oeufs.
Je tamise ensuite le sable contenu dans les deux compartiments à l'aide d'une passoire en nylon à mailles de 1 mm environ. Les oeufs qui se sont détachés et sont devenus sphériques, avec une coque très résistante, restent dans la passoire et j'en recueille en moyenne 150 que je mets pour l'éclosion dans un bac d'une douzaine de litres muni, lui aussi, d'un exhausteur. Sur les roches qui garnissaient le bac, on trouve des oeufs fraîchement pondus qu'ils ne faut pas laisser perdre.
Les premiers alevins éclosent dès le lendemain du transfert et les naissances s'échelonnent sur une quinzaine de jours, selon la date de la ponte. Quand il y a suffisamment d'alevins je les transfère dans un bac différent pour les élever. Je les nourris de nauplies d'Artémias vivantes et congelées (ces dernières très appréciées). Avec des changements d'eau réguliers et une nourriture variée (Cyclopes, Daphnies) ils grandissent rapidement.
Dans le bac d'éclosion, les oeufs restants sont mélangés aux débris de ceux qui sont éclos. Je les tamise et les remets dans le bac après avoir changé une partie de l'eau."
Bolline (loc. cit.) place dans l'aquarium de reproduction un bac en plastique assez grand où sont empilés des schistes ou des ardoises formant de très nombreuses fissures. Toutes les semaines, il retire les pierres une à une, très délicatement, pour récolter les oeufs et les larves tombés dans le récipient.
A Nancy, C. Willig utilise un petit cristallisoir contenant des morceaux de schistes dressés, mais peu serrés, de façon à ce que les oeufs tombent sur le fond quand ils se décollent de leur support. La récolte a lieu toutes les 3 semaines seulement et les oeufs sont mis en incubation dans un autre bac.
B. Tomey (1990) cite des pontes effectuées parmi des fibres artificielles, mais qui ne furent pas suivies d'éclosions.
La reproduction peut être aussi obtenue dans un bac d'ensemble pourvu de filtres à décantation dans lesquels les alevins seront élevés pendant quelque temps avant d'être isolés dans un bac d'élevage rempli d'eau provenant du bassin communautaire.

La durée d'incubation est de 22–24 jours à 23–26 °C (Richter), environ 3 semaines (Tarall), 28–32 jours à 24–25 °C (Willig).
Au stade de la nage libre, les alevins ont déjà 8–10 mm et la taille adulte est atteinte au bout d'un an environ. La longévité ne dépasserait pas 2 années. Les spécimens tenus en bac spécifique ont une espérance de vie beaucoup plus grande que leurs congénères élevés en bac d'ensemble. Ces derniers succombent souvent à la suite de blessures infligées par d'autres Poissons ou après avoir contracté des maladies tégumentaires.

La sex-ratio est généralement déséquilibrée en faveur des femelles. Il se pourrait que la température joue un rôle et il semble à Tarall qu'une température relativement basse favoriserait le sexe mâle dans les pontes.

Taxonomie

Classification taxonomique
Règne:Animalia
Embranchement:Chordata
Classe:Actinopterygii
Ordre:Cyprinodontiformes
Sous-ordre:Cyprinodontoidei
Famille:Poeciliidae
Sous-famille:Procatopodinae
Tribu:Procatopodini
[*] Genre:Lamprichthys
Espèce:tanganicanus
Nom scientifique:Lamprichthys tanganicanus
Descripteur:Boulenger
Année description:1898
Basionyme/Protonyme:Haplochilus tanganicanus
Synonymes:Haplochilus tanganicanus, Mohanga tanganicana, Lamprichthys curtianalis
Noms communs:(fr) Killi perle du Tanganyika
(en) Tanganyika killifish
Origine géographique
Habitat naturel:Lac Tanganyika
Continent d'origine:Afrique tropicale (Centrale, Sud)
Abondance:Rare
Maintenance de L. tanganicanus:
Maintenance:facile
Pour aquariophile:confirmé
Nombre individus:Trio-Harem
Volume:300 litres
Taille:10,0 à 15,0 cm
pH:7,5 à 9,0
Dureté GH:10 à 20
Température:24 à 28 °C
Espérance de vie:6 à 8 ans

[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre lamprichthys du taxon lamprichthys tanganicanus.

Genre Lamprichthys : Le genre Lamprichthys est monotypique dans la famille des poissons vivipares des poeciliidés, ne contenant qu'une seule espèce d'eau douce vivant dans les rivières autour du lac Tanganyika en Afrique de l'Est. La taille atteint 15 cm, ce qui le...

Famille Poeciliidae : Les poissons poéciliidés de la famille Poeciliidae regroupent des espèces d'eau douce de l'ordre des Cyprinodontiformes, au mode de reproduction vivipare (ovovivipare). Les espèces de Poeciliidae comprennent des poissons d'aquarium bien connus, tels...

Ordre Cyprinodontiformes : Les poissons Cyprinodontiformes vivent en eau douce pour la plupart. L'ordre regroupe beaucoup de poissons d'aquarium assez populaires, comme les killis et des...

Classe Actinopterygii : La classe Actinopterygii, francisé en Actinoptérygiens, est celle des poissons à nageoires rayonnées. C'est le plus grand groupe de poissons, mais aussi le...

Suggestions

Fiche espèce publiée le 04/09/2007 par Jean-François Fortier (mise à jour le 30/09/2020).