L'aquariophilie pour des aquariums modernes
Sommaire :

Macropodus opercularis

Le macropode poisson-paradis Macropodus opercularis est très populaire dans son habitat d'origine car qualifié de mangeur de moustiques ! Malheureusement, presque éteint dans son habitat naturel, car remplacé par des espèces étrangères allochtones et décimé par la pollution, la quasi-extinction des poissons-paradis est contrée par la mise sous le statut d'espèce protégée en 1990 et lui donne maintenant une deuxième chance de revivre dans son milieu naturel et d'effectuer sa tache quotidienne : manger des larves de moustiques, mais aussi les moustiques eux-mêmes, enrayant un peu les processus de développement du paludisme dans ces zones asiatiques.

Macropodus opercularis = MacropodeMacropodus opercularis = Macropode

Description

En effet, le poisson-paradis Macropodus opercularis, ou le Macropode doré, est originaire d'Asie : Chine, du bassin du Yangzi au sud, sur l'île de Hainan, à Taïwan, au nord du Vietnam, le Macropode été introduit dans de très nombreux endroits du monde tropical et subtropical. En effet, très populaire auprès des aquariophiles depuis le 18ème siècle, il a été largement transporté dans le monde entier.

Ce presque gourami est de coloration généralement brun-orangé, il arbore des bandes verticales rouges, bleues et brunes à reflets verts. Il existe une variété albinos d'élevage. Les nageoires dorsale, anale et caudale sont très effilées chez le mâle, et c'est un atout de séduction lorsqu'il les déploie largement pour attirer les femelles ou encore menacer et intimider ses rivaux mâles ! Plus complètement, la nageoire caudale est fourchue, les deux lobes terminaux sont allongés chez les mâles, avec extension filamenteuses dans chaque lobe. Le corps présente 7 à 11 barres noires, épaisses sur fond jaune pâle quand les spécimens sont en formol pour conservation. La femelle affiche des couleurs nettement moins vives que le mâle, reste légèrement plus petite, et les nageoires sont plus courtes. Le dimorphisme sexuel est ainsi facile et très net, sans confusion possible sur des sujets adultes, même si les deux sexes ont une silhouette trapue.

C'est un petit poisson, d'eau douce, de 6 cm environ, que l'on trouve dans les rivières et les ruisseaux où l'écoulement de l'eau est calme, lent.
un aquarium antique au pétrole pour macropode
L'importation du Macropode en France date de 145 ans environ (Pierre Carbonnier en 1869, puis en Allemagne en 1876), cette antériorité est probablement due au fait que le poisson-paradis est très robuste, supporte des températures relativement basses, et se contente d'un volume réduit. Ce n'était d'ailleurs pas son premier voyage puisque Samuel Pepys y fait déjà allusion dans un ouvrage datant de 1665 ! Cet évènement lui octroie la première place quant à un classement d'importation de poissons exotiques en Europe. La résistance du poisson-paradis est assez exceptionnelle.

La représentation montre un aquarium en verre coulé (et pas collé...), complété par un appareil pneumatique pour injecter de l'air. En haut, à droite, le chauffage des premiers aquariums tropicaux était assuré par des lampes à pétrole.

Recherché depuis fort longtemps par les Chinois (16ème siècle), le Macropode doré est maintenant connu de tous les aquariophiles, et ses habitudes, au moins en captivité, ont été parfaitement observées.

À propos de l'aquariologie de l'espèce : le poisson paradis est un véritable vétéran en aquarium, après avoir été introduit à merveille par un soldat français nommé Gérault sur chemin du retour en 1869, sur les premiers 100 spécimens transportés, 22 ont survécu et ont été élevés avec succès plus tard dans la même année par un autre Français, le Parisien Pierre Carbonnier. Cela donne à cette espèce la distinction d'être l'un des tout premiers poissons d'ornement importés en Europe, avec seulement le poisson rouge comme prédécesseur, et avant le poisson combattant.

Aujourd'hui, il y a une poignée de souches sélectivement élevées dans le commerce, y compris ceux avec des quantités augmentées de la coloration bleue ou rouge, formes xanthique et albinos. Ce dernier est disponible avec des degrés variables de pigmentation rouge sur le corps et les nageoires. Plus malheureux a été l'apparition de poissons défigurés, déformés, qui ont été soumis à l'odieuse pratique de l'injection artificielle avec des colorants colorés.

Paramètres

Le macropode doré est peu exigeant sur la nature de l'eau, il peut même passer les mois d'été dans un bassin ! La température peut même descendre à 16 °C sans que cela ne soit problématique (en revanche, la reproduction est stoppée à cette température), ce qui fait du poisson-paradis un poisson d'eau froide. Étant capable de respirer à la surface, il est peu sensible au manque d'oxygène dissous, et il peut vivre dans un espace très réduit, ce qui est un avantage dans des pays où la sécheresse diminue considérablement le volume des eaux.

Le poisson-paradis est une espèce incroyablement adaptable qui peut survivre dans des conditions hypoxiques (privés d'oxygène) et sur une large plage de température. Il montre une nette préférence pour les habitats lentiques, allant de fossés d'irrigation, les rizières, les ruisseaux et mares stagnantes à des marais et les eaux stagnantes des grands fleuves.

Comportement

Le comportement social des poissons-paradis est le point délicat, car le Macropode est un typique représentant de poisson combattant. C'est d'ailleurs le seul du genre Macropodus qui soit aussi agressif envers les autres mâles, exactement selon le même schéma que les Betta splendens chez les Betta. Les études éthologiques, en éthologie, montrent clairement que le déploiement des nageoires est un comportement territorial, de combat !

Un poisson-paradis mâle, le macropode M. opercularis :
Un poisson-paradis mâle, espèce Macropodus opercularis
En dehors de ces problèmes intraspécifiques, le macropode poisson-paradis n'est pas trop agressif envers les autres espèces non-Labyrinthidés en aquarium.

Toutefois, on préférera une maintenance en aquarium spécifique... car la cohabitation avec les espèces de petites tailles est fréquemment dangereuse pour ces dernières !

Toutefois, le mâle Macropode doré est un autoritaire qui brutalise la femelle pour la faire pondre, mais c'est un père particulièrement attentif qui recueille les oeufs, les porte dans le nid et veille jalousement sur sa progéniture ! À cette période, il est impossible de réaliser une association avec d'autres poissons sans risquer leur vie.

Alimentation

Poisson omnivore, Macropodus opercularis ne présente aucun problème, surtout que la plupart des individus disponibles dans le commerce sont issus d'élevage en ferme aquicole. Pour rappeler sa nourriture de prédilection d'origine, on lui distribuera des proies vivantes, comme des larves de moustiques.

Il a la réputation de débarrasser les aquariums des planaires... reproduisant ainsi un comportement naturel.

A contrario, il peut jeûner plusieurs jours sans souci !

Reproduction

La reproduction est assez facile, le plus difficile étant de garder mâle belliqueux et femelle dominée ensembles hors de la saison du frai ! Lorsque la femelle est mûre, placer le couple dans un aquarium à part ! Le mâle construira le nid de bulles typiques des Osphronémidés Osphronemidae. À 25 °C, l'incubation dure entre trente et quarante heures, et peut se produire dans n'importe quelle eau (dure, douce, acide, basique).

Couple de macropodes poissons-paradis en train de frayer :
Couple de poissons-paradis Macropodus opercularis en reproduction
La reproduction d'un couple de macropodes Macropodus opercularis est précédée de jeux nuptiaux qui ont, en milieu naturel, principalement lieu le matin, quand le soleil éclaire l'eau.

Le mâle macropode poisson-paradis s'approche de la femelle en étalant sa queue et toutes ses nageoires, tandis que celle-ci se dresse dans une position presque verticale et commence à tourner en rond, ou bien nage parallèlement au mâle, mais en direction opposée. À ce moment, les deux poissons sont tellement excités qu'ils en tremblent d'énervement, surtout le mâle.

Lorsque la femelle commence à grossir, le mâle entreprend de construire un nid, le célèbre nid de bulles des labyrinthidés. À cette fin, il monte à la surface, emplit sa bouche d'air et crache sous l'eau quelques petites bulles, entourées d'une sécrétion salivaire. Il les dispose de façon à former une couche assez compacte, complétée par la suite par de nouvelles bulles pour former une masse d'écume d'une certaine épaisseur et d'une certaine ampleur.

Le mâle Macropodus opercularis prend souvent une attitude très autoritaire. Impatient de voir récompenser les efforts qu'il a fournis pour la construction du nid, il harcèle sans pitié la femelle et, si celle-ci n'est pas prête à frayer, lui déchiquette les nageoires et arrive même à la tuer si on n'intervient pas à temps. Au contraire, si les oeufs se développent dans le corps de la femelle conformément à ses desiderata, il ne songe plus à combattre. La femelle prête à frayer se couche sur le flanc et se laisse descendre sur le fond, où elle dépose un grand nombre d'oeufs, immédiatement fécondés par le mâle. Ils remontent alors vers la surface et restent appliqués à la partie inférieure du nid de bulles, sous lequel se tiennent habituellement les deux partenaires. Si les oeufs ne remontent pas d'eux-mêmes, le mâle les recueille et les transporte dans le nid. L'opération se répète au moins 10 fois par jour. Entre- temps et jusqu'à l'éclosion des petits, le mâle continue à apporter des améliorations au nid. L'incubation est brève; au bout de 5 ou 6 jours, les petits ressemblent à leurs parents, mais ils ne sont adultes qu'à l'âge de 8 mois. Le mâle veille sur sa progéniture tant qu'elle a besoin de sa protection. Dès qu'un des petits cherche à s'éloigner, il le rejoint, le prend dans sa bouche et va le remettre dans le nid de bulles. En revanche, lorsque les nouveau-nés peuvent se suffire à eux-mêmes, non seulement il les abandonne à leur sort, mais il lui arrive parfois de les dévorer, suivant en cela l'exemple de la femelle.

Au début, les petits se nourrissent de la substance écumeuse du nid. Par la suite, ils mangent, comme leurs parents, de minuscules crustacés, des larves d'insectes et des vermisseaux.

Le Macropode doré est vivement recommandé à tous les amateurs d'élevage en aquarium, non seulement à cause de son curieux, comportement, mais aussi par son extraordinaire fécondité. Un seul couple de M. opercularis peut se reproduire 6 fois dans le cours de l'été (saison chaude) en donnant naissance chaque fois à quelques 500 alevins, soit un total de 3 000 poissons par saison de reproduction !

Taxonomie

Classification taxonomique
Règne:Animalia
Embranchement:Chordata
Classe:Actinopterygii
Ordre:Anabantiformes
Sous-ordre:Anabantoidei
Famille:Osphronemidae
Sous-famille:Macropodusinae
[*] Genre:Macropodus
Espèce:opercularis
Nom scientifique:Macropodus opercularis
Descripteur:Linnaeus
Année description:1758
Basionyme/Protonyme:Labrus opercularis
Synonymes:Chaetodon chinensis, Labrus opercularis, Macropodus chinensis, Macropodus ctenopsoides, Macropodus filamentosus, Macropodus venustus, Macropodus viridiauratus
Noms communs:(fr) Macropode, Poisson-paradis
(en) Paradisefish, Paradise gourami
Origine géographique
Habitat naturel:Chine, Taïwan, Vietnam
Continent d'origine:Asie
Abondance:Courant
Maintenance de M. opercularis:
Maintenance:facile
Pour aquariophile:débutant
Nombre individus:1 ou plus
Volume:50 litres
Taille:6,0 à 7,0 cm
pH:6,0 à 8,0
Dureté GH:3 à 20
Température:16 à 26 °C
Espérance de vie:3 à 5 ans
Taille du couvain:30 à 100 oeufs

[*] Une taxonomie scientifique avec classification plus développée existe dans le genre macropodus du taxon macropodus opercularis.

Genre Macropodus : Les macropodes, ou poissons-paradis, constituent un genre de 9 poissons d'eau douce proches des gouramis et des combattants. En aquariophilie, seules 3 espèces sont véritablement disponibles, mais 98 % des ventes ont lieu sur la seule espèce...

Famille Osphronemidae : Les osphronémidés sont des poissons d'eau douce de la famille Osphronemidae originaires d'Asie regroupant 4 sous-familles : les gouramis géants Osphroneminae, les gouramis combattants Belontiinae, les poissons combattants et les macropodes...

Ordre Anabantiformes : Les Anabantiformes sont un ordre de poissons labyrinthidés qui ont un organe pour respirer l'air atmosphérique. Ces poissons, tous d'eau douce, sont...

Classe Actinopterygii : La classe Actinopterygii, francisé en Actinoptérygiens, est celle des poissons à nageoires rayonnées. C'est le plus grand groupe de poissons, mais aussi le...

Suggestions

Compléments

En zoologie, le macropode est le nom vernaculaire d'un poisson originaire du sud-est asiatique, également appelé poisson-paradis, appartenant à la famille des Bélontiidés et le genre Macropodus. En définition complémentaire, un organisme macropode indique qu'il a de longs membres.

Un poisson-paradis mâle, le macropode Macropodus opercularis :
Mâle macropode Macropodus opercularis
Le macropode est une espèce tropicale présentant la particularité de pouvoir vivre en aquarium non-chauffé et supporte des températures modestes, d'environ 20 °C.

Tout comme pour le poisson combattant, il faut éviter d'associer plusieurs mâles ensembles.

Voir la page complémentaire de celui qui est également nommé populairement le poisson paradis : Le Macropode, un autre poisson proche des Bettas.

Fiche espèce publiée le 28/03/2009 par Jean-François Fortier (mise à jour le 30/09/2020).