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Elodea nuttallii (Planchon) H. St John

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<strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> (<strong>Planchon</strong>) H. <strong>St</strong> <strong>John</strong><br />

Elodée de Nuttall<br />

Plantae, Spermatophytes, Angiospermes, Monocotylédones, Alismatales,<br />

Hydrocharitaceae<br />

Synonymes :<br />

Anacharis <strong>nuttallii</strong> Planch.<br />

Anacharis occidentalis (Pursh) Victorin<br />

Fiche réalisée par la Fédération des<br />

Conservatoires botaniques nationaux<br />

Description générale<br />

© Descheemacker A.<br />

CBN Massif Central<br />

Plante herbacée aquatique vivace, submergée. Elle présente des tiges grêles ramifiées entre 20 et 30 cm de long qui sont cassantes<br />

au niveau des nœuds. La plante peut s’enraciner superficiellement grâce à des racines blanches, non ramifiées et filiformes. Des<br />

racines adventives fibreuses peuvent partir des nœuds de la tige, à la base des feuilles. Elles présentent, à l’état frais, des apex de<br />

couleur blanchâtre à grisâtre. Les feuilles de couleur vert pâle sont réparties régulièrement autour de la tige en verticille de 3. La<br />

tige est rougeâtre au niveau de l’insertion des verticilles. Les feuilles sont arquées ou tire-bouchonnées, pliées le long de la nervure<br />

médiane et aiguës à acuminées au sommet. Elles sont environ plus de 4 fois plus longues que larges. Les fleurs sont unisexuées et<br />

apparaissent à la surface de l'eau sur un pédoncule floral mince, de 2 à 15 cm de long, enveloppées dans une spathe. Elles comptent<br />

trois pétales violacés et trois sépales identiques. Les fruits produits sont des capsules de moins de 1 cm de long et 3 mm de large et<br />

contiennent de 1 à 5 graines.<br />

Biologie/Ecologie<br />

Reproduction<br />

Plante dioïque à floraison estivale (juin-septembre) et pollinisation anémophile-hydrophile.<br />

Reproduction sexuée : Mode de reproduction rare bien que les deux types de fleurs soient présentes en Europe. Les fleurs<br />

femelles sont cependant plus fréquentes. Dans les conditions favorables, la plante fleurit de juin à septembre. Les fleurs femelles<br />

viennent affleurer à la surface de l’eau au sommet de très longs pédicelles. La pollinisation se produit près de la surface de l'eau, le<br />

pollen est dispersé par le vent ou les courants d'eau. A maturité, les capsules produites libèrent les graines.<br />

Reproduction asexuée : Principal mode de reproduction de la plante notamment par fragmentation des tiges. Les tiges sont très<br />

cassantes et les portions brisées peuvent produire rapidement des racines adventives. La plante possède en effet de très bonnes<br />

capacités régénératrices. Elle produit des bourgeons spécialisés permettant d’assurer sa survie en hiver et sa multiplication.<br />

Mode de propagation<br />

La dissémination de la plante s’effectue par les courants d’eau ou<br />

par les oiseaux aquatiques qui transportent des fragments de<br />

tiges. Cette dissémination sur longue distance peut être aussi<br />

favorisée par les crues et les activités humaines de bord de rives.<br />

Des sections de tiges peuvent se prendre dans les hélices des<br />

bateaux et dans les équipements d'entretien des cours d’eau<br />

(Bowmer et al.1995). Les rejets d’aquariums peuvent être une<br />

source de dispersion.<br />

Prédateurs connus/herbivores<br />

Risque de prolifération<br />

Risque élevé<br />

(34 points)<br />

L’Elodée de Nuttall fait partie des espèces à appétence intermédiaire (Barrat-Segretain et al. 2002). Le gastéropode Lymnaea<br />

stagnalis L. consomme la plante mais les fragments générés par le pâturage montrent de très bonnes capacités régénératrices<br />

(Barrat-Segretain et al. 2002). L’espèce possède des composés chimiques dans ses feuilles lui conférant une défense chimique<br />

contre certains herbivores (larves du lépidoptère herbivore généraliste Acentria ephemerella Denis & Schiffermüller) (Erhart et<br />

al.2007).<br />

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Exigences d’habitat<br />

L’Elodée de Nuttall se développe en eaux calmes, stagnantes préférant les courants faibles. Les milieux colonisés peuvent atteindre<br />

en général de fortes profondeurs (3 m) et présentent des substrats fins. La plante semble préférer les eaux fortement minéralisées,<br />

mais peut présenter une large amplitude par rapport à ce facteur. Elle possède aussi une vaste amplitude écologique vis-à-vis de la<br />

trophie. Elle est fréquemment présente dans des eaux alcalines (7.5


aquatiques. (Muller 2004 ; Pieret & Delbart 2007).<br />

- Diminution de l’intensité lumineuse pour les espèces immergées sous-jacentes du fait de l’augmentation de la réflexion<br />

des rayons incidents face au développement étagé de la plante (Pieret & Delbart 2007).<br />

- Accélération de la sédimentation des matières organiques et donc de l’eutrophisation des eaux. Cette sédimentation<br />

provoque parallèlement un envasement du milieu (Pieret & Delbart 2007).<br />

- Modifications des régimes hydrauliques : réduction de l’écoulement de l’eau (Pieret & Delbart 2007).<br />

Sur la structure des communautés végétales en place<br />

- Risque que l’Elodée de Nuttall constitue à elle seule la strate inférieure d'une communauté végétale et à s'opposer ainsi au<br />

développement des autres espèces autochtones : cas du Falkensteinbach sur lequel l’espèce prédomine au détriment de<br />

Ranunculus peltatus ou de Callitriche platycarpa. Ce pouvoir compétitif conduit dans un premier temps à une diminution<br />

de la diversité floristique de la station et, à terme, peut aboutir à une perte de la diversité biologique du cours d'eau<br />

(Thiébaut et al. 2004).<br />

Sur la composition des communautés végétales en place<br />

- Banalisation de la flore dans le lac Léman (Demierre & Perfetta 2002).<br />

Sur les interactions avec les espèces indigènes animales et végétales<br />

- Effets allélopathiques (investigations expérimentales) de l’Elodée de Nuttall sur la croissance de plusieurs producteurs<br />

primaires aquatiques tels que des algues épiphytes et des cyanobactéries extraites de macrophytes submergées (Erhard &<br />

Gross 2006).<br />

Sur les espèces/habitats à fort enjeux de conservation<br />

- Menace dans les Vosges du Nord les hydrohytes indigènes comme Myriophyllum alterniflorum DC., espèce protégée en<br />

Lorraine et en Alsace (Thiébaut et al. 1997).<br />

Autres impacts<br />

Impact sur la santé : Non documenté.<br />

Impact sur les usages : L’Elodée de Nuttall constitue une gêne importante pour la pratique des loisirs nautiques et de la pêche<br />

(Saint-Maixent 2002 ; Muller 2004 ; Pieret & Delbart 2007).<br />

Impact économique : Non documenté.<br />

Espèces proches connues à risque<br />

<strong>Elodea</strong> canadensis Michaux<br />

Gestion<br />

La lutte contre les plantes aquatiques est et demeure très difficile. Il faut particulièrement faire attention à ce que la lutte ne<br />

conduise pas à une dissémination additionnelle.<br />

Arrachage manuel :<br />

- Mode de gestion efficace temporairement. Compte tenu de la durée de l’opération d’arrachage, ce type de gestion ne peut<br />

être envisagé que sur de petites surfaces, de faible profondeur où les enjeux écologiques, économiques sont importants.<br />

Cependant, l’arrachage manuel est à préconiser sur les cours d’eau à forte valeur patrimoniale (espèces rares et/ou<br />

protégées) afin de maintenir ou de restaurer la diversité floristique des cours d’eau (Thiébaut 2008). Manche (2007)<br />

propose une estimation du coût de l’arrachage manuel. Il est de 1.4 à 4.5 € TTC/m² et de 800 à 1500 € TTC/tonne, selon<br />

les unités employées.<br />

Mécanique :<br />

- Moissonnage/Faucardage : technique classique pour lutter contre les espèces végétales aquatiques invasives. Elle permet<br />

de réduire leurs proliférations et leur dynamisme, mais peut également conduire dans certains cas, à de nouvelles<br />

colonisations, encore plus fortes (Muller 2004 ; Pieret & Delbart 2007). Le faucardage des herbiers à élodées sur le Lac<br />

Léman n’a pas permis de limiter l’expansion de l’Elodée de Nuttall, en particulier dans les ports du fait de son mode de<br />

propagation très efficace (Demière et Perfetta 2002). De plus, le faucardage mécanique accentue la propagation des<br />

élodées si les plants coupés ne sont pas tous récupérés et sortis du lac. Il est ainsi préconisé de laisser la plante arriver à<br />

maturité et de la sortir de l’eau avec précaution, par exemple à la fourche. Cette méthode a également l’avantage de limiter<br />

l’effet du faucardage sur les alevins de poissons. Comme pour d’autres hydrophytes proliférants, un « moissonnage » des<br />

peuplements d’élodées peut également conduire, dans certains cas, à de nouvelles colonisations, encore plus fortes (cas de<br />

l’étang de Bostal en Sarre, Muller 2004).<br />

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Biologique/Ecologique :<br />

- Lutte biologique : Thiébaut (2008) montre que l’herbivorie par des gastéropodes (Lymnaea stagnalis L.) ne constitue pas<br />

un agent de contrôle biologique efficace en soi. En revanche, il semble intéressant de l’utiliser en complément d’autres<br />

techniques de contrôle.<br />

Références, liens et bibliographie<br />

Articles:<br />

- Barrat-Segretain M.-H., Elger A., Sagnes P., Puijalon S. 2002. Comparative life-history traits of two invasive macrophyte<br />

species, <strong>Elodea</strong> Canadensis Michaux and <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> (<strong>Planchon</strong>) H. <strong>St</strong>. <strong>John</strong>. Aquatic Botany 74: 299-313.<br />

- Bowmer K.H, Jacobs S.W.L., Sainty G.R. 1995. Identification, Biology and Management of <strong>Elodea</strong> canadensis,<br />

Hydrocharitaceae. Journal of Aquatic Plant Management 33: 13-19.<br />

- Erhard D., Gross E.M. 2006. Allelopathic activity of <strong>Elodea</strong> canadensis and <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> against epiphytes and<br />

phytoplankton. Aquatic Botany 85: 203-211.<br />

- Erhard D., Pohnert G., Gross E.M. 2007. Chemical Defense in <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> Reduces Feeding and Growth of Aquatic<br />

Herbivorous Lepidoptera. Journal of Chemical Ecology 33: 1646-1661.<br />

- Geissert, F., M. Simon & P. Wolff, 1985. Investigations floristiques et faunistiques dans le nord de l’Alsace et quelques<br />

secteurs limitrophes. Bulletin de l’Association Philomathique d’Alsace et de Lorraine 21: 111-127. In : Greulich S.,<br />

Trémolière M. 2006. Present distribution of the genus <strong>Elodea</strong> in the Alsatian Upper Rhine floodplain (France) with a<br />

special focus on the expansion of <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> <strong>St</strong>. <strong>John</strong> during recent decades. Hydrobiologia 570:249-255.<br />

- Greulich S., Trémolière M. 2006. Present distribution of the genus <strong>Elodea</strong> in the Alsatian Upper Rhine floodplain (France)<br />

with a special focus on the expansion of <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> <strong>St</strong>. <strong>John</strong> during recent decades. Hydrobiologia 570: 249-255.<br />

- Mériaux J.L. 1979. <strong>Elodea</strong> nuttalii (Planch) <strong>St</strong> <strong>John</strong>, espèce nouvelle pour le Nord de la France. Bulletin de la Société<br />

botanique du Nord de la France 32: 30-32. In : Saint-Maxent T. 2002. Les espèces animales et végétales susceptibles de<br />

proliférer dans les milieux aquatiques et subaquatiques - Fiches espèces végétales. Diplôme d’Etudes Supérieures<br />

Spécialisées, Gestion des Ressources Naturelles Renouvelables, ARE.<br />

- Thiébaut G., Rolland T., Robach F., Trémolières M., Muller S. 1997. Quelques conséquences de l’introduction de deux<br />

espèces de macrophytes, <strong>Elodea</strong> canadensis Michaux et <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> <strong>St</strong>. <strong>John</strong>, dans les écosystèmes aquatiques<br />

continentaux : exemple de la plaine d’Alsace et des Vosges du Nord (nord-est de la France). Bulletin Français de la Pêche<br />

et de la Pisciculture 344/345: 441-452. In : Muller S. (coordinateur). 2004 - Plantes invasives en France: état des<br />

connaissances et propositions d'actions. Collections Patrimoines Naturels (Vol. 62), Publications Scientifiques du Muséum<br />

national d'histoire naturelle, Paris. 168 pp.<br />

- Thiébaut G., Garbey C., Muller S. 2004. Suivi biologique par les macrophytes aquatiques de la qualité des cours d’eau de<br />

la Réserve Biosphère des Vosges du Nord (N-Est de la France). Terre et Vie 59 : 123-133. In : Thiébaut G. (coordinateur).<br />

2008 - Rapport final - Programme de recherche Invasions Biologiques : « Etude comparative de deux espèces végétales<br />

aquatiques invasives en France : <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> et E. canadensis. <strong>St</strong>ratégies adaptatives, facteurs écologiques<br />

polymorphisme génétique des espèces, Contribution au contrôle du phénomène invasif ». 58pp.<br />

Ouvrages:<br />

- GIS Groupement d’Intérêt Scientifique 1997. Biologie et écologie des espèces végétales proliférant en France. Synthèse<br />

bibliographique. Les Etudes de l’Agence de l’Eau 68. 199 pp.<br />

- Muller S. (coordinateur). 2004 - Plantes invasives en France: état des connaissances et propositions d'actions. Collections<br />

Patrimoines Naturels (Vol. 62), Publications Scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle, Paris. 168 pp.<br />

Communications/Actes de colloque:<br />

- Demierre A., Perfetta J. 2002. Gestion du faucardage des macrophytes sur les rives genevoises du. Léman (Suisse), pp<br />

345-347. In: Proceedings of the 11 th EWRS International Symposium on Aquatic Weeds, September 2-6 2002, Moliets et<br />

Maâ, Landes, France. In: Muller S. (coordinateur). 2004 - Plantes invasives en France: état des connaissances et<br />

propositions d'actions. Collections Patrimoines Naturels (Vol. 62), Publications Scientifiques du Muséum national<br />

d'histoire naturelle, Paris. 168 pp.<br />

Thèses/Rapports de stage:<br />

- Manche C. 2007. Les espèces exotiques envahissantes susceptibles de proliférer dans les milieux aquatiques et les zones<br />

humides sur le territoire du SAGE Authion - Guide pratique. Rapport de Master 2 professionnel, Tours, François Rabelais.<br />

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73pp.<br />

- Thiébaut G. (coordinateur). 2008 - Rapport final - Programme de recherche Invasions Biologiques : « Etude comparative<br />

de deux espèces végétales aquatiques invasives en France : <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> et E. canadensis. <strong>St</strong>ratégies adaptatives,<br />

facteurs écologiques polymorphisme génétique des espèces, Contribution au contrôle du phénomène invasif ». 58pp.<br />

Publications électroniques/Sites internet:<br />

- NOBANIS European Network on Invasive Alien Species. Gateway to information on alien species in North and Central<br />

Europe [on line] From :<br />

http://www.nobanis.org/speciesInfo.asp?taxaID=4046<br />

Date of access: 17/11/2009.<br />

- Pieret N., Delbart E. 2007. Fiches descriptives des principales espèces de plantes invasives en zones humides FUSAGx-<br />

Ecologie. L’élodée du Canada – <strong>Elodea</strong> <strong>nuttallii</strong> (Planch) <strong>St</strong> <strong>John</strong>. Cellule d’appui à la gestion des plantes invasives.<br />

Proposition de méthodes de gestion préventives et actives de la problématique des plantes invasives aux abords des cours<br />

d’eau non navigables en Région wallonne. [en ligne]. Disponible sur:<br />

http://www.fsagx.ac.be/ec/gestioninvasives/Documents/Fiche%E9cologique<strong>Elodea</strong>sppbis.pdf .<br />

Date d’accès:17/11/2009.<br />

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